Réserve Trésor

Etude des changements de la végétation à partir du sol

Publié le :
 7 août 2023
Catégorie :
 Actus de la réserve

Nina Witteveen & Daniel Guerra

La semaine dernière, une doctorante et son stagiaire de master, sont venus de Hollande sur la réserve Trésor collecter des prélèvements de sol pour étudier les modifications de la  végétation.

Nina Witteveen et Daniel Guerra travaillent sur la paléoécologie tropicale : c’est l’étude des végétaux, remontant jusqu’à 4000 ans, à l’aide de fossiles de plantes. Les phytolithes sont des microfossiles de silice, provenant de plantes, conservés dans les sols (et les sédiments lacustres) après la décomposition des plantes. La forme des phytolithes diffère en fonction du type de plante (arbres, palmiers, graminées) et leur observation au microscope permet d’identifier les plantes présentes dans le passé. Les restes de charbon de bois dans le sol témoignent, quant à eux, des incendies de forêt ou de la présence humaine.

Combinés, les phytolithes et le charbon de bois peuvent reconstituer la façon dont la forêt a changé au fil du temps et s’il y a eu une perturbation dans le passé (comme la déforestation ou un incendie de forêt). Par exemple, si une parcelle forestière a été défrichée puis brûlée pour la culture itinérante, du charbon de bois sera présent et les phytolithes montreront des fossiles d’arbres anciens, mais aussi, d’herbacées et de cultures plus récents. Les phytolithes spécifiques d’espèces cultivées (telles que le maïs, la banane, le riz, le maripa, le wassaï, etc.) peuvent fournir des preuves de cultures. De même, une absence de charbon ou de «fossiles de phytolithes perturbateurs» indiquera qu’aucun incendie de forêt ou défrichement important ne s’est produit au cours des 4000 dernières années. La datation au radiocarbone est généralement effectuée sur les fragments de charbon pour déterminer l’âge auquel les incendies se sont produits.

Carottage du sol à l’aide d’une tarière

Pour reconstituer la végétation, des échantillons de sol ont été prélevés sur le terrain. A l’aide d’une tarière, Nina et Daniel ont creusé jusqu’à 70-80 cm de profondeur. Des prélèvements de terre ont été effectués tous les 10 cm de profondeur. Deux jours de terrains ont permis d’échantillonner neuf localités dans la réserve. Transportés dans des contenants individuels, ces prélèvements seront analysés en laboratoire à l’Université d’Amsterdam pour isoler les microfossiles du sol et identifier les phytolithes au microscope. Ces données seront analysées pour faire une interprétation des changements de la végétation au fil du temps. Les résultats paraitront dans un prochain article.

Rédaction : Nina Witteveen, Daniel Guerra & Marie Aucourd

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