Réserve Trésor

La plante du mois

Publié le :
 14 mars 2022
Catégorie :
 Actus de la réserve

La liane amère (Aristolochia amara)

Aristolachia amara © JF.Szpigel/Ass_Trésor

La famille des Aristolochiaceae comporte en Guyane plusieurs espèces aux fleurs impressionnantes telles l’Aristolochia iquitensis que nous vous avions déjà présentés dans une précédente newsletter (Celle-ci a d’ailleurs été renommée très récemment Aristolochia wanckeana pour les espèces poussant en Guyane Française. Toutefois, cet ancien nom d’usage reste toujours valable mais ailleurs dans le monde).

L’espèce du mois est une autre Aristoloche trouvée non loin de la précédente sur le sentier botanique : Aristolochia amara, jadis connue sous les synonymes de Abuta amara puis de Aristolochia stahelli. En créole, elle se nomme Liane amère ce qui décrit bien sa nature de plante grimpante, extrêmement volubile. Sa grosse tige est composée de crètes liégeuses.  Ses feuilles sont entières, larges et arrondies en forme de cœur. Sa fleur est étonnante, pas de pétales mais un calice retourné formant une sorte de cornet, aux couleurs pourpres et à la « peau » veinée, s’ouvrant à maturité ; le cœur de la fleur dégageant alors une odeur fétide. Le fruit ressemble à un concombre côtelé.

Le terme aristoloche provient du nom grec de la plante aristos (excellent) et locheia (accouchement), faisant référence à son utilisation ancienne pour faciliter les accouchements. Bien que beaucoup de plantes de cette famille soient toxiques, on connait en Guyane quelques usages pour cette espèce. Ainsi, la liane amère, aux racines et tiges très amères étaient employées comme fébrifuge et antidiabétique chez les créoles, comme antidiarrhéique chez les Wayâpi et comme remède au mal de cœur ou au mal de foie chez les Palikur.

Des examens chimiques ont démontré que la plante renferme de l’acide aristolochique, dont l’usage n’est pas sans risque d’après l’Agence Française de sécurité sanitaire des produits de santé (troubles rénaux, cancer des voies urinaires).

 

Sources : Pharmacopées traditionnelles en Guyane, Grenad & al, 2004, IRD.

Laisser un commentaire

Collectivité Territoriale de Guyane
Stichting Trésor