Réserve Trésor

La plante du mois

Publié le :
 4 juillet 2022
Catégorie :
 Actus de la réserve

Hirtella physophora

Hirtella physophora (M. Aucourd)

Hirtella physophora est une plante de sous-bois de la famille des Chrysobalanaceae. Ce petit arbuste, à l’allure frêle, peut atteindre 6 mètres de hauteur. Il se reconnait par des feuilles alternes, cordées ou arrondies à la base, généralement oblongues et cuspidées à l’apex. Cet arbuste est entièrement recouvert de longs poils : tant sur les branches que sur les feuilles.

L’espèce est connue pour former une association obligatoire et originale avec une seule espèce de fourmis du genre Allomerus (A. decemarticulatus). Cette association myrmécophyte est de type mutualiste, ce qui signifie que les deux partenaires bénéficient de la présence de l’autre. La plante fournie un refuge aux fourmis et en échange les fourmis peuvent protéger la plante en attaquant et en se nourrissant d’une partie des prédateurs. H. physophora développe des structures enflées et creuses qui hébergent les colonies, à la base du limbe foliaire, appelées domaties.

Cette association se complexifie par l’intervention d’un troisième partenaire : un champignon du genre Trimmatostroma. Ce dernier est utilisé par les fourmis pour construire des galeries sur les tiges et les pétioles de la plante. Les fourmis attendent puis attaquent leurs proies tout en étant protégées dans ces galeries. H. physophora tire également des bénéfices de la présence de ce champignon. Ce dernier améliore l’absorption des nutriments, issus des déchets des fourmis, par les tissus végétaux de la plante.

Domatie de H. physophora (M. Aucourd)
Galeries construites par les fourmis avec le champignon (M. Aucourd)

La présence d’interactions mutualistes n’empêche pas la naissance de conflits. Lors de la reproduction, H. physophora investie une grande partie de son énergie dans la production de fleurs et de fruits. 

La croissance végétale et, par conséquent, la production des domaties est ralentie ce qui n’est pas avantageux pour les fourmis. Ces dernières ont développé un comportement de castration partiel de leur plante hôte en détruisant jusqu’à 2/3 des bourgeons floraux. Il est probable que H. physophora ait adopté une stratégie de ségrégation spatiale : l’emplacement des bourgeons floraux est différent de celui de l’activité des fourmis. La reproduction de la plante est assurée mais à un faible taux. Des observations plus poussées doivent être menées afin de statuer sur ces hypothèses.

Vous pouvez rencontrer cette espèce le long du sentier botanique de la réserve naturelle régionale Trésor !

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