Les dernières brèves à Trésor
- Publié le :
- 8 décembre 2025
- Catégorie :
- Actus de la réserve
Mise en place d’un protocole pour une étude sur l’herbivorie
Aidée de sa directrice de thèse, de ses collègues étudiantes, d’une agente de l’Office Français de la Biodiversité, et accompagnée de l’équipe Trésor, la doctorante à l’Université d’Utrecht Julia Blok a installé fin novembre onze placettes de 5m par 10m au niveau de chablis. Ouvertes à la suite de la chute d’un ou plusieurs arbres, ces zones possèdent une trouée importante, favorisant ainsi la repousse de nouvelles plantes pionnières, intéressantes pour les herbivores.
Le protocole mis en place demande une grande rigueur. Ainsi dans chaque placette, chaque plantule de plus de 30 cm est inventoriée et sera ensuite identifiée à l’espèce par un botaniste : toutes les données (hauteur, diamètre, si c’est une repousse ou encore une épiphyte, si la plante est malade ou si elle a déjà été consommée par un animal) sont soigneusement compilées dans la tablette numérique, et seront par la suite comparées avec les mêmes données prises plusieurs fois dans le temps.
Cette étude vise à mieux connaître les interactions qui existent entre les plantes et les animaux (relations d’ordre alimentaire) mais aussi sur le rôle crucial des herbivores à maintenir la biodiversité et les fonctions clés dans l’écosystème.
Installation de pièges photographiques sur les Virola (Yayamadou Montagne)
Accompagnés de Valentine Alt – professionnelle en grimpe d’arbre comme aide-scientifique pour des missions diverses comme l’échantillonnage botanique ou d’installation de pièges photographiques et de l’équipe Trésor, les chercheurs du Museum National d’Histoire Naturelle ont grimpé début décembre à 40 m de hauteur dans les Virola, les Yayamadou montagne, pour y installer des pièges photographiques dans le cadre du programme GuyaCam. Ce programme vise à étudier la fréquentation de certains arbres par les vertébrés terrestres, arboricoles et volants, dont la très grande majorité dépend pour assurer la dispersion de leurs graines et selon un gradient de perturbation anthropique croissant. Le groupe d’arbres retenu est celui des Yayamadous dont les fruits sont particulièrement appréciés par la faune frugivore guyanaise, en particulier les grands singes, les toucans, les perroquets de jour mais aussi les kinkajous de nuit et les rongeurs et pécaris au sol. L’étude s’appuie sur une méthode passive et non intrusive avec l’utilisation de pièges photographiques à déclenchement automatique installés pour l’occasion dans le houppier des arbres. Les animaux venant se nourrir se feront tirer le portrait sans même se rendre compte de la présence du dispositif et ne perturbant donc pas leur comportement naturel. De cette façon la diversité et l’abondance des espèces observées et donc leur rôle fonctionnel dans la régénération forestière pourront être analysés en corrélation avec le degré de perturbation du secteur équipé (présence d’un axe routier, activité de chasse, exploitation minière et forestière, réserve naturelle…).
Voir la vidéo de la mission sur la Réserve Trésor : https://youtube.com/shorts/I4WdGo_Ar10
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