Réserve Trésor

Phase 1 du projet « ADN environnemental »

Publié le :
 13 septembre 2021
Catégorie :
 Actus de la réserve

Grâce à un financement de la DEAL et de la Fondation Trésor en 2019, l’association Trésor mène une étude expérimentale relative au suivi des amphibiens dans les espaces protégés à partir de l’ADN environnemental. Le principe consiste en la recherche de traces de résidus moléculaires d’organismes vivants extraits de leur environnement sans que l’observation directe d’individus ne soit nécessaire. Cette technique se révèlerait particulièrement pertinente dans la recherche et la confirmation d’espèces rares ou difficilement observables dans un milieu donné. De même, elle permet d’avoir rapidement des listes d’espèces sur un court laps de temps lorsque la durée d’échantillonnage disponible est réduite. Cette technique innovante est, depuis quelques années, de plus en plus établie sur le territoire
guyanais en particulier pour la détection de la biodiversité aquatique (poissons et mollusques).

Les suivis concernés par cette étude sont le suivi des populations d’Anomaloglossus blanci sur la montagne de Kaw et d’une communauté de plusieurs espèces d’amphibiens à reproduction explosive sur le site du bagne des Annamites. Concernant A. blanci, le protocole consiste à filtrer de l’eau dans différentes stations permettant d’évaluer l’efficacité de la détection de cette espèce mais aussi d’autres espèces potentiellement présentes. Les stations retenues pour cette partie de l’étude ont été établies de la façon suivante : une station de forte abondance de l’espèce, une station de faible abondance de l’espèce, une station connue historiquement où l’espèce était présente mais non observée depuis et une station située en dehors de son aire de répartition (station témoin). La session d’échantillonnage a été menée du 12 au 21 octobre 2020 avec 16 échantillons transmis au laboratoire en charge des analyses qui consistent à comparer les échantillons d’ADN récoltés avec des bases de référence (amphibiens et vertébrés). En parallèle des relevés de terrain, une recherche active visuelle a été menée pour confirmer la présence des espèces dans le site d’échantillonnage.

Les résultats de cette première phase sont assez mitigés. En effet sur les trois sites où l’espèce avait été confirmée les jours des filtrations, seul 1 des deux prélèvements de la station « Diamant » a permis de détecter l’espèce. Soit 1 détection sur 6 prélèvements (en comptant les réplicats). Les ambitions émises et espérées en amont du projet ne sont malheureusement pas satisfaites et la technique de l’ADN environnemental, telle que réalisée dans le cadre de cette étude, n’est pas une solution envisageable permettant la détection voire le suivi des Anomaloglossus blanci et par extension on peut considérer que ça serait aussi le cas pour les deux autres espèces d’Anomaloglosses très proches d’Anomaloglossus blanci et dont les enjeux en matière de connaissance et de conservation sont tout aussi importants.

Le rapport de cette première phase est disponible ici.

 

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